Le “riflessioni” di Rita Amabili-Rivet
Lettera a Noa da sua nonna
Da sei mesi hai trafitto la mia realtà, caduto dal primo nido, quello davanti al quale mi ero rassegnata a non saperti mai creato. Tre mesi ancora e mostrerai la punta del tuo nasino, tesoro incommen- surabile uscito dal cuore di mia figlia maggiore. Mio nipote. Miracolo d’amore, amore miracoloso, chi lo saprà mai? Noa, ti porto un pallone chiamato Terra; vorrei presentartela. Prendilo tra le mani e guarda, sono diversi milioni come te, sul punto di spiccare il volo e venire ad abitare il globo. Conosco in anticipo la loro storia, ma no, non conosco il futuro: vedrai solo che l’umanità non cambia mai. Hai sete mio nipote? Posso parlarti dei bambini della terra, quelli che sicuramente incontrerai sulla via della tua esistenza; quelli che feriscono sempre il mio cuore di nonna; quelli che troppo presto, sono coperti dal silenzio; quelli che sono dimenticati, i giorni passano così in fretta; quelli che ti assomigliano ma tu sei già tanto amato! Il nostro bel pianeta soffre di un’afflizione di cui non si è mai liberata: porta sin dall’inizio una mancanza di compassione; Noa, riuscirai a rimediare a cio’ con la ricchezza delle persone che porti dentro di te, provenienti dalla tua storia passata, quella che ti ha forgiato? Hai sete mio nipote? Un organismo raggruppa degli adulti che si prendono cura e proteggono i bambini feriti o senza genitori. Questa grande istituzione ha delle ramificazioni, rami che non possono riunire ogni giovane umano scorticato… Protezione dei giovani… A tanti bambini manca l’amore, tanti sono torturati, violentati, uccisi; se porti in te stesso un surplus d’affetto, sarai in grado di condividerlo? Manterrai la forza per moltiplicarlo? Saprai darci quel fiato che a volte viene a mancare? No, non aver paura, non ti sto chiedendo troppo. Prima del tuo concepimento, sei stato un principe per me, ci hai pensato? Membro della mia famiglia e continuità. Ti assicuro, Dio ti ha desiderato prima, mentre io ti sogna- vo Noa, Noa. Sì, so in anticipo che sarai ferito quando arriverai, ma la catena umana a cui sto pensando non potrebbe esserti d’aiuto? Alcuni neonati o piccoli esseri vengo- no venduti al miglior offerente, e il nostro globo diventa un centro per l’acquisto di carne umana senza che nessuno tremi. Usiamo il corpo e la carne, dimenticando le anime, come se queste non fossero l’unica fonte della Parola Amata al di là di tutta l’umanità. Immagina questo pallone-pianeta-terra, guardalo pieno di piccoli. Sono di tutte le età e di tutti i colori. I loro occhi portano l’impronta dell’umanità da cui provengono. Alcuni sono felici, altri sono feriti, certi piangono, muoiono, soffrono o ridono ma in fondo sono gli stessi, si assomigliano e ti assomigliano, ragazze e ragazzi. Sanno una cosa meglio di me e del mio secolo. Unico metodo per il quale ci siamo scontrati, conoscono l’immensa forza della solidarietà. Hanno imparato in modo innato che non possono sopravvi- vere senza amare. Questo è l’intero segre- to dell’umanità. Hai sete mio nipote? Noa, potrai ripeterlo fino a quando il mondo ne sarà dissetato?
Pubblicato nel Corriere Italiano di Montreal- Giovedì 18 novembre 2021 –
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Depuis six mois, tu as percé ma réalité, tombé de la première nue, celle avant laquelle je m’étais résignée à ne te savoir jamais créé.
Trois autres mois encore et tu montreras le bout de ton petit nez, trésor incommensurable sorti tout droit du cœur de ma fille aînée. Mon petit-fils.
Miracle d’amour, amour miraculeux, qui ne le saura jamais?
Noa, je t’apporte un ballon qui se nomme la Terre; j’aimerais te le présenter. Saisis-le dans tes mains et regarde, ils sont plusieurs millions comme toi, sur le point de prendre leur envol et de venir habiter le globe. D’avance je sais leur histoire, mais non je ne connais pas le futur : tu verras seulement que l’humanité ne change pas.
As-tu soif mon petit-fils?
Puis-je te parler des enfants de la terre, ceux que tu rencontreras sûrement sur le chemin de ton existence; ceux qui blessent toujours mon cœur de nonna ; ceux que l’on recouvre trop vite de silence ; ceux que l’on oublie, les jours passent si vite; ceux qui te ressemblent mais toi, tu es déjà tellement aimé!
Notre belle planète nourrit une affliction dont elle ne s’est jamais débarrassée : elle porte une carence de compassion depuis le tout début ; Noa, sauras-tu y remédier par la richesse des gens que tu portes en toi, venus de ton histoire d’avant, celle qui t’a façonnée?
As-tu soif mon petit-fils?
Un organisme regroupe des adultes qui s’occupent et protègent des enfants blessés ou sans parents. Cette institution immense a des ramifications, des embranchements qui ne peuvent rassembler chaque jeune humain écorché… La protection de la jeunesse…
Tellement d’enfants manquent d’amour, tellement sont torturés, violés, tués; si tu apportes un surplus d’affection en toi, pourras-tu la partager? Garderas-tu la force de la multiplier? Sauras-tu nous donner le souffle qui parfois vient à manquer? Non n’aies pas peur, je ne cherche pas à trop t’en demander. Dès avant ta conception, tu as été un prince pour moi, y as-tu pensé? Membre de ma famille et continuité. Je t’assure, Dieu t’a désiré au préalable, tandis que moi je te rêvais Noa, Noa.
Oui, je sais à l’avance que tu seras meurtri à ton arrivée mais la chaîne d’humanitude à laquelle je songe ne pourra-t-elle pas t’aider?
Certains nouveau-nés ou petits êtres sont vendus au plus offrant et notre globe devient un centre d’achat de chair humaine sans que personne ne frémisse. On utilise corps et chair, en oubliant les âmes, comme si ces dernières n’étaient la source unique du Verbe Aimé plus loin que toute humanité.
Imagine ce ballon-planète-terre, vois-le rempli de petits. Ils sont de tous âges et de toutes couleurs. Leurs yeux portent l’empreinte de l’humanité dont ils sont issus. Certains sont heureux, d’autres sont blessés, certains pleurent, meurent, souffrent ou rient mais ils se ressemblent au fond, mais ils te ressemblent filles et garçons.
Ils savent une chose mieux que moi et mon siècle.
Unique méthode que nous avons boudée, ils connaissent la force immense de la solidarité. Ils ont appris de façon innée qu’ils ne pourront survivre sans aimer. Voilà tout le secret de l’humanité.
As-tu soif mon petit-fils?
Noa, sauras-tu le répéter jusqu’à ce que le monde en soit désaltéré?